La cryptomonnaie répond aux besoins de l’Afrique Subsaharienne

Lorsque l’on parle de l’Afrique, on a tendance à évoquer l’Afrique dans son ensemble, comme une entité géographique homogène. Hors, il y a plusieurs pays et plusieurs régions qui se distinguent les unes des autres au sein du continent africain.

Il s’avère par exemple, qu’en terme de volume de transactions crypto en Afrique, la région subsaharienne est la moins important en terme de  volume. Selon les rapports publiés par Chainalysis, sur les plus de 100 milliards de dollars de transactions dans le monde, effectués entre 2021 et 2021, l’Afrique subsaharienne représente moins de 2% de l’activité mondiale.

rapport chainalysis transaction crypto dans le monde

Cependant, il est bon de rappeler que les transactions ont néanmoins augmenté de 16% par rapport à l’année précédente. Ainsi, même si l’utilisation des cryptomonnaies en Afrique subsaharienne reste faible, celle-ci ne cesse d’augmenter.

Cela signifie implicitement que la population subsaharienne trouvent des avantages aux cryptomonnaies.

Les pays africains font partie des pays qui utilisent le plus les cryptomonnaies

Selon l’article de Chainalysis, “les chiffres peuvent être trompeurs, car une analyse plus approfondie révèle que l’Afrique contient certains des marchés de cryptomonnaie les plus développés de toutes les régions, avec une pénétration et une intégration profondes de la cryptomonnaie dans l’activité financière quotidienne de nombreux utilisateurs”. De même, on peut ajouter que les échanges cryptos réalisées sur des plateformes comme Telegram ou whastapp ne peuvent pas être “mesurés” objectivement. Ainsi, ces données ne sont pas pris en compte dans les rapports et études sur le sujet.

En réalité, cela dépend surtout de la façon dont nous analysons les régions africaines. Par exemple, dans le cas de l’étude de Chainalysis, l’Afrique du Nord est comprise avec la région MENA et n’est pas intégré dans la région africaine.

Ainsi, en dehors de ces considérations géographiques spécifiques, le Nigeria et le Kenya sont classés respectivement à la 11è et 19ème place dans l’index de l’adoption mondiale des cryptomonnaies. Au prorata de leur population nigérianne et kenyanne, ces pays connaissent un fort usage des cryptomonnaies. Ainsi, les échanges peer-to-peer sont particulièrement populaires dans ces pays. L’Afrique du Sud est aussi très représenté dans ces classement, en arrivant à la 30ème place.

Les entrepreneurs eux-mêmes sont de plus en plus nombreux à créer des applications liées au cryptomonnaies comme l’application Breet, qui connait un succès certain au Nigeria.

L’utilisation des cryptomonnaies, en hausse en Afrique subsaharienne

En réalité, les petites transactions de détail effectués en cryptomonnaies ne cessent de prendre de l’ampleur. Effectivement,  les transferts de détail représentent 95 % de tous les transferts. Et, les transactions de moins de  1 000 $, la part atteint 80 %. C’est bien plus que toute autre région et cela montre bien la tendance africaine générale à l’adoption des cryptomonnaies.

L’usage des cryptomonnaies se ferait d’autant plus grande que la confiance envers les monnaies étatiques perd toujours plus du terrain. Ainsi, la volatilité du naira nigerian entraine alors, de façon inexorable, un intérêt pour des cryptomonnaies tels que Bitcoin ou mêmes les stablecoins indexés sur le dollars américain, comme le Tether (USDT).

L’utilisation de la cryptomonnaie en Afrique est motivée par la nécessité quotidienne de faire des échanges monétaires. C’est d’ailleurs ce qui explique que ce sont davantage les populations qui font des transferts de détail plutôt que des entreprises ou corporations.

Les échanges peer-to-peer font partie du paysage crypto en Afrique

Les échanges peer-to-peer représentent 6 % de l’ensemble du volume des transactions de cryptomonnaie en Afrique. C’est le double de ce qui se fait en Asie Centrale par exemple, autre continent où l’adoption crypto est importante.

L’une des plateformes les plus populaires est Paxful, développé par l’entrepreneur Ray Youssef. Selon ces propos, l’Afrique subsaharienne est un moteur de croissance majeur pour Paxful, avec une croissance annuelle de 55 % des utilisateurs de transferts de fonds au Nigeria et près de 140 % au Kenya”. Le pays utilisant le plus Paxful étant le Nigéria.

paxful échange afrique

Les envois de fonds de la diaspora africaine passent toujours plus par les cryptomonnaies

Un autre cas d’utilisation favorise grandement l’adoption de la cryptomonnaie en Afrique; Il s’agit du transfert d’argent depuis l’étranger par la diaspora africaine.

Les transferts d’argent de l’étranger ont toujours constitué une partie importante des économies africaines. Nombreuses sont les familles qui subviennent à leurs besoins grâce aux fonds envoyés par les membres de leurs familles basés à l’étranger.

Les fonds provenant de l’étranger ont atteint les 49 milliards de dollars en 2021. Avec des sociétés qui ont pignons sur rue comme Western Union par exemple. Ces transferts de fonds représentent alors une véritable manne financière pour ces entreprises. Ces transferts s’avèrent aussi coûteux pour la diaspora avec des frais de commission allant jusqu’à 6%.

Par exemple, un expatrié au Kenya peut alors envoyer non pas des dollars mais des bitcoins à sa famille au Kenya. La famille qui reçoit peut utiliser Paxful pour échanger ses bitcoins contre des shillings kenyans. Il est en effet possible de convertir ses bitcoins contre des shillings (ou tout autre monnaie africaine) en utilisant des moyens de paiements propre au pays, comme M-PESA.

 

Les paiements entre entreprises

Dans la mesure où il n’y a pas de paiement panafricain ou même une infrastructure de paiement en ligne africaine de la même manière qu’il y a par exemple Paypal, les paiements transfrontaliers sont quasiment impossible en Afrique.

Ainsi, une entreprise au Nigeria ne peut faire un paiement international de façon simple dans un pays africain comme le Cameroun. Il faut alors effectuer des conversions de devises et généralement, cela se fait, avec des monnaies internationales comme l’euro ou le dollars. C’est alors un type d’opérations propres aux grandes entreprises qui ont les ressources financières pour le faire.

Ainsi, des fournisseurs internationaux se tournent vers la cryptomonnaie par dépit. Pour réaliser des échanges avec des pays comme la Chine ou les USA, utiliser les cryptomonnaies s’avèrent une passerelle plus simple et plus rapide.

La croissance en Afrique subsaharienne, alimentée par les cryptomonnaies

Il va de soi qu’en améliorant les échanges financiers, la cryptomonnaie va permettre la création de nouvelles entreprises dans le continent. Mieux encore, les transferts d’argents pourront être plus important avec les cryptomonnaies puisque les barrières à l’entrée sont réduits.

De façon évidente, la cryptomonnaie répond aux nombreux besoins sur le continent africain.

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